Lumières basses ou orageuses, le noir tombe sur la couleur, les ténèbres sur l’étendue; toute sève a été absorbée, sucée, vidée, et ce qui se donne à voir, en transparence fragile et mémorielle, image rescapée, c’est la respiration hallucinée du monde avant l’inénarrable asphyxie.
Temps convulsés
On ne pénètre pas dans l’avenir, on y est soudain précipité.
La naturalité ne s’énonce pas comme un éblouissement du regard mais comme une violence percutant le corps et déréglant l’esprit.
L’envers, l’endroit, le bas, le haut, l’inaltérable et le dessiqué, sommes-nous humains vraiment debout face au tumulte des évidences ?
Temps mythiques
Le masque comme parure, comme offensive théâtrale et guerrière, comme outil propitiatoire dans la grande marche qu’est la mort, participe du rituel du vivant et du funéraire, de la comédie et du vénérable. Il est mémoire là, dans le tumulus ou l’excavation, dans le coffre et le trésor, là sur le corps de l’autre en être-là.
Temps historiques
Les débris assemblés façonnent un nouveau visage dans le terreau abandonné des siècles; la feuille vole, voile, transparente, réticulaire, elle tisse le diadème de la reine nue et l’habit du roi nu. Qui demeurent nus.
Les œuvres-masques ne passeront pas dans l’héritage, ni de bois ni d’os ni de coquillages, entrelaçant les purs linéaments du végétal, modelant la cire qui transpire au soleil, ils inventent une identité de l’instant, infiniment vulnérable…
C’est qu’ils exhibent la gueule effrayante du présent.